Infractions routières liées à l’alcool – Interview podcast de Maitre Plouton chez les Experts de France Bleu Gironde

Ecoutez l’intervention sur le PodCast des Experts de France Bleu Gironde.

Retrouvez l’interview en podcast sur le droit pénal de Maitre PLOUTON en ligne.

Quels sont les taux d’alcool tolérés au volant et les risques encourus pour la conduite en état d’ébriété ?

L’alcool au volant étant la deuxième cause de mortalité du trafic routier, le législateur a sensiblement renforcé la répression de ce type d’infractions.

S’agissant des taux légaux, il convient de faire la différence entre d’une part le seuil délictuel (prévu l’article L234-1 du code de la route) et le seuil contraventionnel (prévu à l’article R234-1 du code de la route).

  • Taux délictuel : 0,80 g/L de sang ou 0,40 mg/L d’air expiré.
  • Taux contraventionnel : 0,50 g/L ou 0,25 mg/L (conducteurs communs) et 0,20 g/L ou 0,10mg/L (conducteurs en période probatoire, de transports en commun, ou en apprentissage).

La différence entre ces deux catégories est le régime répressif qui les sanctionne :

Pour le taux délictuel, la peine encourue est de 2 ans d’emprisonnement, 4500 euros d’amende et le retrait de 6 points du permis de conduire.

A cela s’ajoute une série de peines complémentaires (article L234-2 du code de la route) :

  • Suspension pour une durée allant jusqu’à 3 ans du permis de conduire, ne pouvant être limitée à l’usage hors professionnel (ne peut être accompagné de sursis, même partiel)
  • L’annulation avec l’interdiction de solliciter un nouveau permis jusqu’à 3 ans maximum.
  • Une peine de travail d’intérêt général.
  • Une peine de jours-amendes.
  • Une interdiction de conduire certains VTM même ceux pour lesquels un permis n’est pas exigé, pour une durée jusqu’à 5 ans maximum.
  • Obligation de suivre à ses frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
  • Interdiction pendant 5 ans maximum de conduire un véhicule n’étant pas équipé d’un système de démarrage par éthylotest (agréé ou homologué). La peine s’exécute après une éventuelle période de suspension/annulation du permis de conduire.

Pour le taux contraventionnel, la peine encourue est une contravention de 4ème classe, le retrait de 6 points du permis de conduire, une suspension de permis jusqu’à 3 ans maximum et une immobilisation du véhicule.

Toutes ces dispositions s’appliquent à l’accompagnateur de l’élève en apprentissage de conduite.

Existe-t-il un taux légal toléré pour la prise de stupéfiants au volant et quelles sont les sanctions encourues pour la conduite sous leur emprise ?

Il n’existe pas de seuil toléré de prise de stupéfiant au volant.

Tout conducteur contrôlé positif d’une consommation de stupéfiants lors d’une analyse sanguine ou salivaire encourt 2 ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende (article L235-1 du code de la route).

De plus, la peine encourue est aggravée lorsqu’il est établi que la personne conduisait également sous l’empire d’un état alcoolique dépassant les taux fixés par voie légale ou réglementaire, soit 3 ans d’emprisonnement et 9000 euros d’amende.

S’ajoute à ces dispositions la perte de la moitié des points maximaux du permis de conduire.

Il est également à savoir que le conducteur fautif encourt une (ou plusieurs) peine(s) complémentaire(s) suivante(s) :

  • Suspension pour une durée allant jusqu’à 3 ans du permis de conduire, ne pouvant être limitée à l’usage hors professionnel (ne peut être accompagné de sursis, même partiel).
  • L’annulation avec l’interdiction de solliciter un nouveau permis jusqu’à 3 ans maximum.
  • Une peine de travail d’intérêt général.
  • Une peine de jours-amendes.
  • Une interdiction de conduire certains VTM même ceux pour lesquels un permis n’est pas exigé, pour une durée jusqu’à 5 ans maximum.
  • Obligation de suivre à ses frais un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
  • Obligation de suivre à ses frais un stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants.
  • Immobilisation du véhicule.

La suspension administrative du permis de conduire: régime, durée ?

(Source : service-public.fr)

Lorsque les forces de l’ordre constatent une infraction qui peut être sanctionnée par une suspension administrative du permis de conduire, ses agents transmettent une copie du procès- verbal au préfet, ou au sous-préfet. Ils peuvent auparavant avoir procédé, ou non, à la rétention du permis (dans ce dernier cas, un avis de rétention est remis au conducteur).

Les infractions entraînant la suspension :

Le préfet ou le sous-préfet, peut prendre, à titre provisoire, un arrêté de suspension du permis de conduire dans les cas d’infractions suivants :

  • conduite sous l’emprise de l’alcool (constatée par un appareil homologué ou une analyse sanguine).
  • refus de se soumettre aux vérifications concernant l’état d’alcoolémie
  • conduite sous l’emprise de stupéfiants constatée par un test salivaire ou des examens médicaux, cliniques et biologiques,
  • refus de se soumettre aux vérifications concernant l’usage de stupéfiants,
  • excès de vitesse de 40 km/heure ou plus établi au moyen d’un appareil homologué avec interception du véhicule.

La notification de la suspension :

Si la suspension survient dans le délai de 72 heures qui suit une rétention, l’arrêté est notifié au conducteur lorsqu’il se rend auprès du service indiqué sur l’avis de rétention. Dans ce cas, son permis est conservé par les forces de l’ordre qui le transmettent ensuite à la préfecture ou à la sous-préfecture.

Si le département où l’infraction a été commise n’est pas le département de résidence du conducteur, le préfet ou le sous-préfet envoie le permis de conduire à la préfecture du lieu de résidence du conducteur.

La durée de la suspension :

Elle est de 6 mois maximum, modulable par un arrêté préfectoral en fonction des éléments factuels de son champ d’application.

Elle commence le jour où le conducteur dépose son permis à la préfecture.

La durée peut être portée à 1 an si :

  • Une atteinte involontaire à la vie ou l’intégrité de la personne est susceptible d’entraîner une incapacité de travail totale.
  • Conduite en état d’ivresse ou sous emprise de l’alcool.
  • Délit de fuite.

La sanction en cas de non-respect de la mesure de suspension :

Le non-respect de la suspension est passible d’une peine de prison de 2 ans, une amende de 4500 euros et la confiscation du véhicule.

Récupération du permis de conduire :

Pour les cas d’alcoolémie, ou d’usage de stupéfiants un contrôle médical préalable est obligatoire devant la commission médicale départementale, avant la fin du délai de suspension (il est nécessaire de s’informer auprès de sa préfecture afin de savoir si une convocation est envoyée, ou s’il faut prendre rendez-vous auprès de ladite commission).

Pour récupérer le permis auprès de la préfecture (ou de sa sous-préfecture), il faut se munir de la notification de suspension, et le cas échéant, de l’avis favorable de la commission médicale.

Enfin, lorsqu’une décision de justice intervient avant la fin de la suspension, elle se substitue automatiquement à celle-ci (que ce soit une suspension judiciaire, ou une annulation de permis).

Mon permis a été invalidé/annulé, comment le repasser et sous quelles modalités ?

Avant toute chose il est important de clarifier à quoi correspond une invalidation ou une annulation du permis de conduire.

L’invalidation est une procédure administrative d’annulation qui résulte de la perte totale du capital de points sur le permis. L’invalidation est automatique, elle est notifiée par l’envoi d’une lettre 48 s.i. avec accusé de réception. Le conducteur dispose d’un délai de 10 jours pour remettre son permis aux autorités compétentes (préfecture ou sous-préfecture), en échange d’un récépissé. Il est impossible d’obtenir un nouveau permis de conduire durant le délai de 6 mois ou un an dans le cas d’une récidive conduisant à une invalidation.

L’annulation est une procédure judiciaire prononcée par le juge lorsque le conducteur a commis certaines infractions. Dans des cas plus rares elle peut être prononcée par le préfet pour des raisons médicales au cours de la suspension administrative dans l’attente d’une décision de justice. Le juge peut retirer le permis au conducteur même si le capital de points n’est pas épuisé.

Le juge décide du délai d’annulation qui peut aller jusqu’à 3 ans, voire 10 ans en cas de récidive. Il est à noter que la décision est portée au casier judiciaire.

La différence entre ces deux procédures tient du fait que lors de la période d’annulation administrative (invalidation) le conducteur peut entamer les démarches pour repasser son permis. A contrario, le conducteur sanctionné par une annulation judiciaire doit attendre la fin de la période imposée avant de procéder à celles-ci (voir ci-après).

Repasser le permis après une annulation :

Il faut passer un contrôle médical et un examen psychotechnique avant de de s’inscrire.

Code seulement si :

  • le permis de conduire ait été obtenu depuis 3 ans au moins à la date de la notification de la sanction
  • et la durée de l’interdiction de solliciter un nouveau permis soit inférieure à 1 an
  • et la demande d’inscription à l’examen soit effectuée dans les 9 mois qui suivent la fin de l’interdiction de vous présenter à l’examen.

Code + Permis si :

  • lorsque son permis a été obtenu depuis moins de 3 ans à la date de l’annulation.
  • et/ou lorsque l’interdiction de solliciter un nouveau permis est égale ou supérieure à 1 an.
  • et/ou lorsque la demande d’inscription n’a pas été faite dans le délai de 9 mois qui suit la date de la fin de l’interdiction.

Quelques précisions complémentaires :

lorsque seul le code doit être passé, le conducteur est dispensé du respect des vitesses maximales pour conducteur novice et de l’apposition du signe « jeune conducteur » à l’arrière du véhicule.

Dans le cas où les 2 épreuves doivent être repassées, il est soumis à toutes les obligations des jeunes conducteurs.

Les amendes au volant : combien ça coûte ?

Il existe une grande quantité d’amendes au volant, que nous classerons en fonction du capital de points perdus et de la gravité de l’infraction.

  • noter qu’il est impossible de perdre 12 points en une seule fois (le maximum de points retirés par cumul d’infractions est de 8, et de 6 pour une seule).

Les amendes sans retrait de point :

Elles peuvent être des petites infractions comme un défaut de carte grise, le stationnement abusif, et plus récemment, le non-port du casque pour les enfants de moins de 12 ans à vélo (90 euros amende minorée, 135 euros amende forfaitaire) depuis le 22 mars 2017.

Les amendes sans retrait de point peuvent concerner également des délits : la conduite sans permis (amendes jusqu’à 15000 euros) et la conduite sans assurance (amendes jusqu’à 3750 euros).

Les amendes avec retrait d’un point :

Petites infractions, elles sont au nombre de 4 :

  • Chevauchement d’une ligne continue, AM 90 euros, AF 135 euros.
  • Excès de vitesse inférieur à 20 km/h, AM 45 euros (90 euros en ville), AF 68 euros (135 euros).
  • Le maintien des feux de route à la rencontre des véhicules provoquant un gêne, AM 90 euros, AF 135 euros.
  • Le non-respect du port obligatoire des gants à moto à la norme CE (depuis le 20/11/2016), AM 45 euros, AF 68 euros.

Les amendes avec retrait de 2 points :

Il n’en existe que 3 :

  • L’accélération d’un véhicule sur le point d’être dépassé
  • Circulation ou stationnement sur un terre-plein central d’autoroute.
  • Excès de vitesse supérieur à 20km/h et inférieur à 30km/h

Toutes ces infractions sont sanctionnées par une amende de 90 euros (AM) ou 135 euros (AF).

Les amendes avec retrait de 3 points :

Cette catégorie rassemble un grand nombre d’infractions, le plus souvent sanctionnées par le tarif commun (90 euros AM ou 135 euros AF), à noter qu’une nouvelle infraction est apparue récemment : l’interdiction des vitres teintées le 1er janvier 2017, rejoignant les oreillettes, écouteurs et kits mains libres depuis le 1er juillet 2015.

Les amendes avec retrait de 4 points :

Elles concernent les infractions plus graves des règles de base du code de la route : non-respect d’un stop, d’un feu rouge, un dépassement de vitesse supérieur à 40 km/h et inférieur à 50km/h…

Toutes ces infractions sont sanctionnées par une amende de 90 euros (AM) ou 135 euros (AF).

Les amendes avec retrait de 6 points :

Elles concernent les infractions les plus graves. Il en existe 3 :

  • L’alcool au volant : conduite ou accompagnement d’un apprenti conducteur avec un taux d’alcoolémie égal ou supérieur à 0,40 mg/L d’air expiré (ou 0,80/L de sang). Amende de 90 euros (AM) ou 135 euros (AF)
  • Les excès de vitesse de plus de 50 km/h. Le passage devant le juge est automatique et l’amende peut aller jusqu’à 1500 euros.
  • L’utilisation d’un appareil détecteur de radar. Amende de 1500 euros.

Les amendes avec retrait de 6 point qui sanctionnent un délit :

Ces amendes sont souvent accompagnées par diverses mesures privatives de liberté (peines de prison, immobilisation du véhicule, annulation du permis de conduire…) car elles sanctionnent les fautes les plus graves que la loi prévoit spécialement.

Il peut s’agir d’un délit de fuite, d’un refus d’obtempérer, de la conduite sous emprise de stupéfiants…

Le délai du retrait de point :

Le retrait de point s’effectue au paiement de l’amende, et non pas au jour de la commission de l’infraction.

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